À l'occasion de l'exposition "Noirs Miroirs" présentée chez Hubert Karaly et en partie à la foire internationale de photographie Paris Photo 2011, un livre auto financé de trois cents exemplaires est sorti fin 2011. Contenant soixante pages de quarante et une photos, portraits de Henry Hopper et paysages américains.
Le livre sera également disponible à la REC galerie pour la nouvelle exposition du 15 mars au 05 avril 2012.
Le livre s'inscrit dans la progression du travail tangible de Léonard Bourgois-Beaulieu, les polaroïds sont donc en taille réelle et demeurent des objets concrets, comme leurs originaux.
Trois cents exemplaires, soixante pages, préface d'Alexandre Devals, relié, couverture tissus.
Le livre est disponible à la librairie Yvon Lambert, à la librairie de la galerie du jour, à la librairie des archives (83 rue vieille du temple) et auprès de l'artiste.
"Il y a un monde derrière le Monde. Un monde que nous offre Léonard Bourgois-Beaulieu, jeune photographe de 28 ans qui, à l’occasion d’une exposition à la Galerie Hubert Karaly à Paris, propose un livre limité à 300 exemplaires.
Le monde de Léonard se dresse, imperceptible, derrière les miroirs. Là où le Monde existe, le sien préexiste, évident. Il le dessine entre les Noirs Miroirs, précieusement dissimulé. Un monde derrière le Monde, celui du reflet, des territoires, des regards qui semblent aveugles, comme mis à distance par un calque brumeux.
Léonard a voyagé sur les traces – Sur la route devrais-je écrire – de Jack Kerouac, l’auteur américain. Un voyage inspiré de discussions avec l’acteur, Henry Hopper. Dans cette Californie ignorée, ont défilé de lents paysages. C’est ici que Léonard et sa chambre se sont arrêtés. Adossé à un arbre ou assis sur le toit de la Chrysler louée pour l’occasion, il a étiré le temps, jusqu’à l’infini, le temps oublié du polaroïd, fossile de la photographie à la mort pourtant annoncée, le temps que tout se voile, que tout s’endort. C’est chimiquement, traitement après traitement imposé par le photographe, qu’ont fini par se dessiner des formes ainsi que l’empreinte des mots de Kerouac fixée sur le négatif, subtil paradoxe du noir (des noirs) et de la lumière.
Derrière la vie bruyante de la Californie, Léonard propose des espaces immenses aux horizons défaits comme une dentelle, où les lignes se brouillent et se diluent comme les solvants qu’il utilise pour maltraiter son medium. Ici, une lumière onirique, ailleurs un visage sans regard d’un Henry Hopper fondu dans la ouate et dans le silence. Ici, une ligne de chemin de fer anonyme et perdue laissée aux herbes folles, ailleurs, l’absolu repos de ce même jeune homme aux allures de Petit Prince, jambes croisées, sous les feuilles d’un arbre protecteur.
Si son travail évidemment se regarde, il s’écoute aussi, tant le silence semble percer des œuvres de Léonard Bourgois-Beaulieu, des photos qui bouleversent les sens, qui défilent et se bousculent."
Aurélia Charar pour simone-magazine